Sur les flots de l’amertume,
Je décime mes pensées de mort.
J’ai cette envie de coucher ma plume,
Au delà des coups du sort.
Toutes ces nuits passées à me mentir,
Toute cette vie à user mes sanglots.
J’ai gâché mes frêles souvenirs,
Avec mes braves petits matelots.
Sur l’écume des nuits je divague,
Je me laisse aller à rêver.
Et mon ennui s’emporte avec les vagues,
Le ressac me fait tant espérer.
Sur les flots de la tristesse,
Je dessine un immense désir :
Celui de faire enfin briller la liesse,
Dans le meilleur comme dans le pire.
Tous ces jours passés à me détruire,
Toute cette déchéance qui m’a suivie.
Tous ces essais pour enfin réussir,
Anéantis par mes ennemis.
Sur l’écume des nuits je m’affale,
Je me laisse encore y croire.
Et mon agonie émet un râle,
Comme une promesse, comme un espoir…